CHOMOTANG
Septembre 2019. Amandine et Camille prennent la relève de Moustik qui serait bien resté un mois de plus en compagnie de ces deux charmantes kinés. Amandine et Camille : deux furies en pleine forme qui courent tout le temps, que ce soit dans les ruelles de Leh à la recherche des produits de première nécessité (on est déjà à 3600 m d’altitude, rappelons-le) ou encore durant la phase d’acclimatation au village de Tia (à 4000 m) où la moisson de l’orge bat son plein. L’occasion de prêter main forte aux villageois. Puis vient enfin le départ pour LA grande aventure : l’ascension du Chomotang en autonomie complète. 80 kilos à se répartir et à convoyer de camps en camps le long de la vallée de la Spang Nala, sous les regards dubitatifs des marmottes, intriguées par ces va-et-vient journaliers. Étrangement, les deux gazelles courent déjà un peu moins vite… Grâce à une météo plus clémente (mais aussi plus froide) que le mois précédent, le camp de base (5000 m) est atteint au bout de 3 jours seulement. L’endroit est idyllique mais assez venté. Tous les matins le torrent est figé par les glaces et ne dégèle partiellement que vers les 14 h. Ça pique un peu mais les conditions sont si parfaites que chaque jour est un summit day potentiel (summit day = météo idéale pour gravir un sommet dans le jargon des himalayistes). Après un bref repérage et sans l’avoir prémédité, notre summit day intervient le 11 septembre. Censés n’effectuer qu’une simple reconnaissance, nous nous retrouvons à 17 h à 6065 m au sommet du Chomotang, au terme d’une ascension hors norme. Malgré l’instant solennel, tous les voyants sont au rouge : le MAM (Mal Aigu des Montagnes) harcèle Camille depuis le matin, Amandine ne parle plus du tout (si, si c’est possible) et dans une heure il fera nuit. Pas le temps de tergiverser : descente par un autre itinéraire pour éviter de fastidieux rappels, se faire léger sur les ponts de neige et garder la vigilance pour éviter tous les traquenards du glacier qui nous rend la liberté tard dans la nuit. Quelques jours de repos pour récupérer puis nous irons fureter un petit sommet vierge que nous baptisons Amloca Kangri (5700 m tout de même) avant de d’entamer le retour jusqu’au charmant village de Hannupata. 48 h plus tard, déprimée d’avoir déjà ingurgité les 10 tablettes de chocolat, Camille suggère un retour à Leh afin de retrouver au plus vite des confiseries à se mettre sous la dent (et surtout internet pour communiquer avec sa chérie). Nos dernières journées se passent entre shopping et puja (cérémonie) avec les moines du monastère de Tiksey. Puis un vol nous ramène à Delhi où Camille rentre en France tandis qu’Amandine et Laurent prennent la direction de Katmandou, au Népal.
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