Sa’i Lhamo Kangri
L’objectif étant choisi, l’itinéraire repéré et la dépose de matériel effectuée, nous instaurons une journée de RTT au camp d’altitude (5300 m) afin que chacun puisse se reposer/se concentrer en vue d’une prochaine incursion dans l’oxygène rare. L’attente sous un incroyable ciel bleu vire toutefois à l’angoisse obsessionnelle : le beau temps va t’il durer ? N’aurions-nous pas dû tenter notre chance dès aujourd’hui ? Stoïques, nous ne cédons pas à l’ivresse des cimes car chacun sait pertinemment qu’à ces altitudes, prendre son temps reste le meilleur moyen de ne pas en perdre…
25 juillet 2016, 2 h du mat : nous ne le savons pas encore mais la journée va durer 19 heures ! 12 h pour remonter un immense glacier aux crevasses plutôt voraces et gravir l’interminable arête nord-ouest du Sa’i Lhamo Kangri : un presque 6000 selon la police, un 6038 mètres selon les organisateurs. Il nous restera tout juste assez de souffle pour entonner au sommet un vibrant joyeux anniversaire destiné à notre potager (heu pardon, notre pote « âgé ») Alain. Chapeau bas Monsieur Pozo ! Puis il faudra encore 7 h de descente pour regagner de nuit le camp d’altitude où nous parviendrons dans un état d’épuisement avancé. Ce n’est que le lendemain, émergeant de nos tentes, que nous réalisons vraiment avoir réussi l’une de nos plus belles ascensions himalayennes. Dès lors, tout change pour nous et la vie redevient « presque » normale : il ne reste plus qu’à rejoindre le camp de base et à redescendre toute la vallée de Rongdo, l’esprit léger et le butin en poche.
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