SPANG NALA KANGRI
Août 2019. Coup d’envoi d’une longue parenthèse himalayenne. Deux loups des montagnes se retrouvent à Leh, la petite capitale du Ladakh, pour une expédition by fair means comme on dit dans les milieux alpins. Pas de porteur, pas de chevaux, aucun staff, matériel réduit au strict minimum et un objectif : explorer la haute vallée de la Spang Nala, dans la région du Zanskar et voir ce qu’on peut y grimper. Tournée des échoppes locales afin de compléter tout ce qui n’a pu être amené de France, quelques jours d’acclimatation à 4000 pour laisser au corps le temps de fabriquer quelques globules rouges et le 14 août, deux malades mentaux se laissent volontairement abandonner au bout d’une longue piste poussiéreuse. Aucune assistance, pas de téléphone satellite et aucun moyen de communication. L’aventure peut commencer. Quatre jours de portage plus tard, un camp de base est installé à 5000 m, au milieu des marmottes, des yaks et des éclats de turquoises. Les glaciers sont magnifiques, les conditions neigeuses exceptionnelles (on regrette presque les skis) et les sommets qui nous dominent n’ont pour la plupart jamais été gravis. Le Spang Nala Kangri (5750 m) sera le premier à recevoir la visite d’êtres humains. Puis ce sera le tour du Spang Nala Dome (5850 m) puis enfin du très esthétique Sum Nomo Kangri (5700 m). Des journées de 15 h à chaque fois. Après des jours entiers à se ravager les yeux de cette beauté sauvage, longue marche jusqu’à la civilisation et retour épique à Leh dans un authentique Tata piloté par un chauffeur Sikh qui, par mimétisme, toussait autant que son camion.
Nous suivre vers l’Episode 2.
