ORPIERRE, SAISON 2
Une fois n’est pas coutume, une petite semaine de vacances verticales à Orpierre, dans le pays du Buech (Hautes-Alpes). A peine arrivés, nous prenons possession de notre « gîte » magnifiquement situé au coeur de la cité médiévale. L’ambiance est fantastique et compense largement le style « rustico-coquet » du logis. Bon, concernant les commodités, c’est moins glamour que la Sardaigne et plus proche du Yunnan (Chine), où existe l’étonnant concept 3 en 1 « toilettes à la turque/douche/lavabo » (en clair, on peut caguer, se doucher et se brosser les dents en même temps). C’est sûr, ça peut surprendre… Pour affronter ce petit retour au temps moyenâgeux et se remonter le moral, certains décident d’engloutir illico presto une bonne crêpe tandis que d’autres optent pour une poignée de marrons chauds (ça tombe bien le village organise en ce 29 octobre son traditionnel Marché aux Fruits Anciens et les festivités battent leur plein).
Dès le lendemain, la grimpe peut commencer. Long we de toussaint et attraction du site obligent, on croise ainsi au pied des falaises une foule nombreuse, bariolée et bruyante : des groupes UCPA de 20 personnes, des groupes d’Allemands de 30 personnes, des groupes d’Hollandais de 40 personnes, des Espagnols, des Italiens, des jeunes, des vieux, des enfants, des chiens, des randonneurs égarés… Et nous au milieu. Les jours s’égrainent ainsi, de secteur en secteur, à avaler malgré cette fréquentation excessive de belles longueurs sous un ciel radieux. Pour les asociaux, il reste encore la solution d’aller grimper de nuit, juste après le débriefing quotidien autour de l’apéro (technique permettant de voir les prises en double, très pratique dans le 7a). Pour les plus souffrants, il y a aussi la solution du Ricard pur pour soigner des maux typiquement féminins : « Tu sais que depuis la Sardaigne, j’ai encore des séquelles aux fesses ? » Oui, Laurie… si tu le dis…
Dès le mercredi, dans la quiétude enfin retrouvée, vient le temps des grandes envolées : tour à tour, ce sera la face sud-est du Quiquillon, puis son monumental pilier ouest où nous avons la bonne idée de terminer la dernière longueur, la plus effrayante car se déroulant dans une sorte de proue déversante, au coucher du soleil. Il ne reste plus qu’à enchaîner les rappels de nuit, avec, pour seul univers, le halo des frontales (pour ceux qui en ont). Le vendredi, nous nous contenterons plus sagement des belles dalles verdonesque du Belleric, finalement de loin les plus belles.