Nuit suspendue
Deux (bonnes) raisons sont à l’origine de cette idée pour le moins originale : trouver du soleil et surtout faire plaisir à une jeune grimpeuse qui rêvait depuis longtemps de « dormir » en paroi. Il y aurait bien une troisième raison consistant à réviser les manips de hissage en prévision d’une future escalade de plusieurs jours se déroulant sur l’immense paroi d’un pays lointain… mais chut, laissons mûrir ce projet. Pour l’heure, direction Vingrau et le joli pilier du Petit Dru, s’élevant d’un seul jet au-dessus des Corbières. Face aux assauts de la Tramontane, Chantal opte pour la compagnie des araignées du petit refuge tandis que trois malades mentaux montent accrocher leur bivouac sur la paroi. Et c’est parti pour une nuit d’anthologie, le cul en plein vide et surtout en plein courant d’air (Camille ayant oublié de fermer la fenêtre). La tramontane, qui souffle à 100 km/h nous ballote copieusement, soulevant parfois les hamacs et faisant hurler le vent dans les amarrages de notre chambre avec vue. Malgré ce réacteur d’Airbus dans nos oreilles, Camille dort paisiblement, Pascal papote avec des randonneurs nocturnes imaginaires (bon OK, y’avait aussi une célèbre boisson sudiste anisée dans les sacs) tandis que Laurent passe la nuit à se demander ce qu’il fout là, arrivant à la conclusion (vers les 6 h du mat) que c’est vachement plus confortable au bureau (au moins y’a de la moquette). Bref, que que l’on soit adepte de Nuit Debout ou de Nuit Suspendue, au final, ça fait toujours une nuit blanche.
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