Tuc de Poujastou
Enfin le vrai hiver ! Celui qui métamorphose les paysages et qui donne l’envie aux loups de sortir de la cage. Dès le samedi matin, l’échappée débute à Juzet-de-Luchon même (650 m) où la couche de neige est déjà conséquente. Skis aux pieds, la meute ouvre la trace le long du Sarrat d’Estiouère dans un décor féerique, digne des plus belles cartes postales. Sur le haut, la progression s’effectue à pas feutrés, sous le couvert des grands sapins semblables à des cathédrales de givre d’où dégringolent parfois des voluptés de cristaux d’argent. 5 heures plus tard (et 1000 mètres de dénivelé dans les jambes), nous poussons la porte de la petite cabane d’Estiouère, petite merveille perdue dans sa solitude hivernale. En soirée, le feu qui crépite dans l’âtre, le vin chaud et les crêpes permettent de faire face aux -12° qui sévissent à l’extérieur.
Au petit matin, le temps pour l’insomniaque du groupe de dormir une petite heure et de chasser la migraine et c’est reparti pour l’ascension d’une esthétique croupe tout en sucre vanillé qui nous dépose au sommet du Tuc de Poujastou, beau belvédère sur les cimes aranaises et luchonnaises. Résistant à l’appel des pentes raides qui ne demandent qu’à partir à la moindre surcharge, nous optons pour un prudent retour par l’itinéraire de montée (qui s’avère être le moins exposé). Beau moment de glisse dans une poudre de cinéma. Des conditions dantesques qu’il ne fallait surtout pas manquer !